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Friday, March 31, 2006

I'm waiting for the earth to turn green
Everything you are
Is in the sun that shines
I'm waiting for the wheels
To turn to bring you home
I see the people in the postcards that you sent
You have a view of the sea and the boats
I'm waiting for the earth to turn green
Everything you are
Is in the sun that shines
I'm waiting for the wheels
To turn to bring you home
I'm waiting for the wheels
To turn to bring you home
You're far away from me now
And it's hard for me to see how
We can ever be the same again
I'm waiting for the earth to turn green
Everything you are
Is in the sun that shines
I'm waiting for the wheels
To turn to bring you home
I see the people in the postcards that you sent
You have a view of the sea and the boats
You're far away from me now
And it's hard for me to see how
We can ever be the same again
We can never be the same again

Durutti Column

Thursday, March 30, 2006

C’est en faisant que l’on sait que l’on fait ce que l’on fait et pourquoi on le fait.
Paul Ricoeur.


6
C’était un mois de novembre ensoleillé. Me suis levé à l’aube. Traversé la zone pavillonnaire à pas obliques. Ma licence de tir sportif était caduque mais j’étais ami avec l’armurier. Le 357 magnum me tentait bien. Il y avait des promos, autant en profiter. Le tout était de finir en un beau feu d’artifice. Le crépitement des impacts, la beauté rutilante des canons, l’anonymat du club de tir, tout cela contribuait à un semblant d’existence funambule. Cette existence qui me fuyait et dont je savais qu’ils voulaient me priver. Eux les afférés. Je ressortais de mes séances de tir d’entraînement les paumes contractées, les nerfs rassasiés d’adrénaline. Le retour au studio miteux de 15 mètres carrés que j’occupais sans même l’aide au logement faisait monter le fiel en moi. Révulsé par le précaire, je partais dans un valium jusqu’au lendemain. La toile de l’évitement social enserrait mes journées jusqu’à l’asphyxie. Je n’étais plus qu’une chose bafouillante face aux caissiers de supermarché, ombre portée devant les usagers des transports en commun, le corps encombré par la sensation d’absurdité personnelle face au fonctionnement légitime, nécessaire et au total apparemment parfaitement normal de toute forme d’extériorité. Les autres semblaient au beau fixe. J’étais quant à moi juste totalement transi d’absence.
Lové dans une désolation tamisée, je pensais à ce geste fatal qui m’extrairait de ces jours discordants.

Monday, March 27, 2006

4

J’avais conservé Lapinot. Ils parlaient du complexe de Peter Pan à tout propos. Moi je voyais juste la tendresse dans ses boutons d’yeux noirs. Ils passent sur la tendresse comme les chars chinois sur les étudiants. Et ils ont fabriqué toutes les théories pour le faire au mieux. Sans la douleur quoi. Quand on déjeune où dîne, il faut d’abord prendre ces foutus cachets blancs. Si j’ai tiré c’est parce que je ratais tout, au moins ça, je le réussis pleinement, avaler des cachets, encore, encore et encore. C’est leur hostie rationnelle. Pourtant, parfois je les vois à terre, en sang, et le refrain " all pigs must die " tourne en boucle dans mes tempes. Alors je relis les premiers articles qui sont tombés après mon geste, histoire de me souvenir que j’avais visé juste :
L’HUMANITAIRE
Claude Lalanne
" Marthe, Jean-Christian, Jasmine, Monica, André, Anne-Valérie, Michel, Jean Pascal, Grégoire, Thierry, Anne, Cécile, Ahmed, David, Etienne, Nicolas, Robert, Maurice, Lauriane, Anna, Mathieu, Alban, Marc-Olivier, Patrick, Doris, Céline, Serge, Hans : ils étaient nos représentants de Clichy, nous ne cesserons plus de porter la douleur, nos sentiments sont au désespoir, nos coeurs sont déchirés et nos âmes brisées par la crainte. Ces victimes innocentes, conseillers municipaux désintéressés, étaient dévouées, généreuses – et ont été lâchement assassinées en exerçant leur devoir citoyen. Au cœur de l’enceinte républicaine, en plein conseil municipal. Alors que ce lieu est voué à défendre les plus faibles, un forcené est venu semer la désolation. Un seul mot pour dépeindre cet acte pourtant innommable : barbarie ! "

LA FOI
Bruno Lappat
" Que peut-on saisir d’un acte fou ? De la violence pure ? Du délire qui passe à l’acte et s’incarne dans le sang ? Rien où si peu car nous ne sommes pas du côté des tueurs mais de l’humanité. Nous pouvons tenter de comprendre mais la raison achoppe face à l’inqualifiable. La machinerie d’un forcené est l’hétérogène même. Cette tuerie de Clichy sous bois heurte dans sa soudaineté gratuite toutes nos valeurs, toute la foi que nous plaçons en l’humain. Elle nous laisse livrés à la stupeur, tentant de réprimer la rage qui nous submerge. Cette folie viole notre entendement, rien ne pourra jamais justifier un acte pareillement monstrueux. Rien ne pourra jamais légitimer ni même expliquer l’intolérable de ce massacre. "


LA REPUBLIQUE DU COEUR
Martin Camus
" Nous ne pouvons nous résoudre à l’effroyable. Nous ne pouvons accepter qu’un jeune homme de 33 ans se soit cru le droit de tuer d’innocents conseillers municipaux parce qu’il se sentait en marge, rejeté où raté. 26 morts par la faute d’un individu frustré et lâche. Nous ne pouvons accepter la fatalité, encore moins d’entendre invoquer les disparités sociales. C’est tout simplement inacceptable. Certes il ne faut pas mettre cette horreur sur le compte de la banale insécurité mais comment ne pas voir tout de même à travers cet acte le prolongement d’une longue dérive qui frappe toute la société et finit par sécréter des sauvages qui se croient touts les droits, y compris celui de donner la mort parce que tous leurs désirs ne sont pas comblés par la république ! "


LA VOIX DU SUD
Philippe Perron
" La France entière est en deuil. Une abominable tuerie vient d’avoir lieu au conseil municipal de Clichy sous Bois. Sans raison apparente, un forcené a fait feu pendant la séance des débats, tuant 26 membres du conseil. Appel de détresse ou acte de haine politique, nous l’ignorons mais nous savons que l’état doit mettre un terme à ce déferlement de violence qui touche régulièrement notre pays. Quand donc mettra t-on un coup d’arrêt à cette insécurité qui ne semble plus connaître de limites. La tragédie qui vient de se dérouler dans un lieu hautement symbolique de la république doit servir de départ pour une reprise en main et un retour aux valeurs qui font tant défaut de nos jours. Le respect doit être réappris à l’école, les valeurs civiques fondamentales sont trop souvent bafouées par les multiples incivilités dont nous sommes tous régulièrement les témoins. Notre société se retrouve chaque jour plus vulnérable et désemparée devant cette déshumanisation avancée qui frappe notamment notre jeunesse. Ce combat doit devenir la priorité fondamentale de l’actuel gouvernement sous peine d’un vote sanction aux prochaines échéances électorales. "